Une étoile pour la Journée de la protection des données : Former une nouvelle génération de citoyens numériques

Chaque année, le 28 janvier, des organismes de protection des données du monde entier célèbrent la Journée de la protection des données pour sensibiliser le public à l’importance de ses droits en matière de vie privée et de protection des données. Au cas où vous l’auriez manqué, vendredi dernier, le CIPVP a poursuivi sa tradition d’animer un événement annuel à l’occasion de la Journée de la protection des données, en se livrant à un dialogue constructif avec des experts, des intervenants et le public sur les questions importantes touchant la vie privée.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous sommes devenus de plus en plus dépendants d’Internet dans notre vie quotidienne. Nos enfants et nos jeunes, en particulier, passent une bonne partie de leurs journées devant un écran, vivant une existence virtuelle qui inclut l’école, les jeux, le magasinage et la vie sociale. Même les activités parascolaires, comme les cours de musique et de danse, sont désormais toutes en ligne. Et cette société numérique est là pour rester, même après la pandémie, quel que soit le moment où elle se terminera.

Les recherches montrent toujours que, malgré leur curiosité naturelle et leur sentiment d’invincibilité, les enfants et les jeunes ne sont pas pleinement conscients de la manière dont leurs renseignements personnels sont effectivement recueillis et utilisés, ni par qui. Il est donc essentiel de doter nos enfants et nos jeunes des compétences du XXIe siècle dont ils ont besoin pour grandir et se développer dans cette nouvelle société numérique, tout en faisant valoir leurs droits en matière de protection de la vie privée en toute confiance, afin qu’ils puissent avoir leur mot à dire sur la manière dont leurs renseignements personnels sont utilisés, naviguer en ligne en toute sécurité et devenir de bons citoyens numériques.

C’est pourquoi cette année, à l’occasion de la Journée de la protection des données, nous avons choisi pour thème de notre discussion Former une nouvelle génération de citoyens numériques. Notre webémission s’est inspirée de la priorité stratégique Les enfants et les jeunes dans un monde numérique du CIPVP, qui a pour objectif de défendre les droits des enfants et des jeunes en matière de protection de la vie privée et d’accès à l’information en favorisant leur littératie numérique et l’expansion de leurs droits numériques, tout en tenant les institutions responsables de protéger les enfants et les jeunes qu’elles servent. Il s’agit d’un sujet important pour moi, non seulement en tant que dirigeante d’un organisme de réglementation, mais aussi en tant que mère de famille, et je suis particulièrement consciente des défis auxquels sont confrontés les parents de jeunes dans notre vie numérique actuelle.

Eric Ward, commissaire adjoint, a animé une excellente discussion d’experts, chacun ayant mis à contribution son point de vue unique sur ce sujet vaste et complexe qui a été ramené à trois grands thèmes :

  1. Comment les enfants et les jeunes font-ils l’expérience de l’environnement numérique et comment pouvons-nous les protéger et leur donner les moyens de réfléchir de manière critique à leurs renseignements personnels en ligne?
  2. Le moment est-il venu de faire de l’éducation à la vie privée une priorité et de l’intégrer dans les programmes scolaires de littératie numérique et de citoyenneté?
  3. Quel est le rôle des lois, des règlements et d’autres mécanismes non réglementaires comme les codes de pratique, dans la protection et la promotion des droits des enfants en matière de vie privée?

Keith Baybayon, le plus jeune de nos experts, a apporté un éclairage et un dynamisme précieux à la discussion, non seulement en tant que jeune, mais aussi en tant qu’élève conseiller et président de l’Association des élèves conseillères et conseillers de l’Ontario. Keith a lancé le débat de la matinée en soulignant l’omniprésence d’Internet dans la vie des jeunes et la nécessité de donner aux jeunes une voix décisive dans toute discussion sur l’inclusion des droits numériques dans le curriculum scolaire.

Interrogée sur la possibilité d’inclure l’éducation à la vie privée dans le cadre d’un programme de littératie numérique plus large, la sous-ministre adjointe Yael Ginsler, du ministère de l’Éducation, a évoqué un curriculum actualisé qui aborde des questions telles que la cyberintimidation et le harcèlement en ligne. L’une de ses principales caractéristiques est de développer l’esprit critique, tout en permettant aux enseignantes et enseignants de fournir des informations pertinentes sur les risques pour la vie privée dans notre monde interconnecté.

Anthony Carabache, de l’Ontario English Catholic Teachers’ Association, a souligné le rôle nécessaire et important que jouent les enseignantes et enseignants pour aider les élèves à faire des choix intelligents en matière de numérique et de vie privée. Il a également évoqué le grand nombre de campagnes de marketing destinées au personnel enseignant les encourageant à utiliser des outils éducatifs en ligne dernier cri, ainsi que la nécessité pour le système d’éducation d’évaluer soigneusement les fournisseurs de ces nouvelles technologies afin de s’assurer qu’ils accordent la priorité à la protection de la vie privée des élèves.

Dave Meslin, activiste et auteur à succès de Teardown: Rebuilding Democracy from the Ground Up, a parlé du « curriculum invisible », soulignant les nouvelles habitudes sociales et les nouveaux comportements que les jeunes acquièrent hors du curriculum officiel, et de la nécessité de donner aux jeunes les moyens de défendre leurs droits en matière de vie privée et d’exprimer leurs préoccupations, même si, pour cela, ils doivent s’opposer aux pouvoirs en place.

Jane Bailey, professeure de droit à l’Université d’Ottawa, a fait écho à ce thème. Elle a parlé de son travail dans le cadre du eQuality Project et de ce que ses recherches lui ont appris sur l’expérience numérique des enfants et des jeunes, particulièrement des jeunes filles. Leur vie se passe naturellement parfois en ligne, parfois hors ligne, et au lieu de leur dire simplement comment se défendre, il faut leur donner les outils et les occasions d’analyser et de remettre en question les pratiques de collecte de données qui les concernent.

Matthew Johnson, directeur de l’éducation chez HabiloMédias, le centre canadien pour la littératie numérique et l’éducation aux médias, a réfuté l’idée que les jeunes ne se soucient pas de leur vie privée. Selon ses recherches, lorsque les jeunes sont sensibilisés aux problèmes de vie privée qui les touchent, ils sont motivés à faire des choix plus judicieux et à reprendre le contrôle de leurs renseignements personnels. Les recherches montrent que les parents ont de loin la plus grande influence sur l’éducation numérique des enfants et des jeunes. Matthew a fourni des conseils pratiques sur la manière dont les parents peuvent sensibiliser leurs enfants aux risques et aux possibilités du monde en ligne, et donner l’exemple de bonnes pratiques numériques.

Jacob Ohrvik-Stott, chef intérimaire de la prospective en matière de réglementation du bureau du commissaire à l’information du Royaume-Uni, a fait part à notre auditoire d’une perspective internationale en discutant du Code de l’enfance publié récemment par cet organisme. Ce code régit les services en ligne auxquels les enfants sont susceptibles d’accéder. Il a décrit le processus de consultation des intervenants qui a abouti à l’élaboration de ce code, et il a fait part de son point de vue sur l’utilité possible des codes de pratique en tant qu’outil réglementaire pour tenir les organisations redevables de leurs pratiques relatives aux données à l’égard des enfants et des jeunes.

Pour terminer la matinée, Warren Mar, commissaire adjoint, tribunal administratif et règlement des différends, a fait le bilan de la discussion et en a résumé les points saillants.

Nous sommes très fiers de nos événements de la Journée de la protection des données, et cette année ne fait pas exception. Près de 1 000 personnes ont assisté à notre webémission et, d’après le sondage réalisé après l’événement, 96 % des participants ont dit qu’ils comprenaient mieux le sujet et 95 % ont déclaré qu’ils partageraient ce qu’ils avaient appris avec leurs collègues.

Les événements de ce genre nous permettent de rester à l’avant-garde des questions cruciales qui touchent les droits de la population ontarienne en matière d’accès à l’information et de protection de la vie privée. Ils donnent la parole à différentes voix, de façon inclusive et accessible aux autres. Ils nous encouragent à regarder au-delà de nos propres mandats et objectifs et à prendre connaissance de perspectives autres que les nôtres. Et ils nous rappellent que, même si nous venons tous de communautés et d’horizons différents, ce dialogue témoigne souvent d’une volonté commune de créer une société meilleure.

Inspirons-nous du grand Nelson Mandela, qui a dit : « Il ne peut y avoir plus vive révélation de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants. » Vendredi dernier, nous nous sommes penchés sur la façon dont nous pouvons traiter avec respect les droits de nos enfants en matière de vie privée, en les protégeant des menaces en ligne, en leur apprenant à mieux gérer leurs renseignements personnels et en leur donnant la confiance dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir en tant que citoyens numériques responsables.

Si vous avez manqué notre webémission, je vous invite à la regarder et à la partager avec votre famille, vos amis et vos collègues.

— Patricia

 

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